Lucy in the sky…

8 May 2009
22 May 2020
5 minutes
Ce billet a été initialement rédigé sur le défunt blogue À la base 2

Lucy-&-ElektraNon je ne parlerais pas d’une des chansons des Beatles, mais bien d’un projet nommé Lucy présenté dans le cadre du festival Elektra.

Elektra est un festival d’art numérique créé en 1999. J’avoue ne jamais y être allé, mais travaillant dans le domaine des TI, étant fiancé avec une artiste et aimant l’art moi-même, je compte bien trouver un trou à l’horaire pour y faire un tour. Quoique je ne connaisse pas le programme des années précédentes, une particularité cette année a piqué grandement ma curiosité. Après avoir entendu parler du projet de l’agence de publicité numérique Provokat par le biais de Nathalie Goulevant, qui est agente d’information pour cette boîte, j’ai eu le goût de le partager avec vous.

Lucy, la cobaye, portera tout au long du festival une foule de gadgets qui capteront ses émotions et qui seront retransmis sur le site web. Le pouls et le rythme respiratoire de Lucy seront mesurés grâce à des dispositifs qui retransmettent, par le biais d’une connexion Bluetooth, les données biométriques au téléphone cellulaire. Grâce à une connexion cellulaire, les données seront ensuite acheminées via Internet directement sur le site web. Le cellulaire retransmettra aussi une vidéo en continu de ce que voit Lucy et les coordonnées de celle-ci (à l’aide d’un GPS intégré).

Mais à quoi cela servira-t-il me direz-vous? C’est là que les choses deviennent intéressantes. En tout premier lieu, sa position ainsi que les images captées seront retransmises sur le Web, mais aussi à des endroits stratégiques du festival. Internautes comme public pourront bénéficier de ce qu’elle voit. Encore là rien de bien excitant. C’est à ce point que l’art, le numérique, les technologies et l’humain se rassemblent. Tout ce qui affectera son pouls et sa respiration aura un effet sur l’image. C’est directement sur celle-ci que le public pourra ressentir les émotions de Lucy provoquées par l’art numérique.

Nous sommes donc invités à vivre l’art par le biais des battements de son coeur. Du pur voyeurisme, car sans entrer dans sa tête, vous, moi, les autres pourront voir ce qu’elle voit et ressentir ce qu’elle ressent par le biais de l’image. N’est-ce pas un concept totalement intéressant?

Au début, je voulais nommer le titre de ce billet “Mon nom est Bond, James Bond” pour le simple fait que c’est quelque chose qui sort un peu du quotidien. De plus, j’y vois des utilités de style “agent 007”. J’avoue ne pas trop me documenter sur le sujet, alors je ne sais pas si cela existe, mais ne serait-il pas bien d’avoir de super soldat équipé de ces dispositifs. Ainsi, le centre de commandement pourrait savoir en tout temps ce que voit le soldat, mais surtout comment il se sent. Un pouls ou une respiration élevée voudrait dire que le soldat est dans une situation de stress. Ça serait donc le moment de rassurer nos troupes ou de leur envoyer du renfort! Bon je divague un peu… mais plus terre-à-terre, que serait cette expérience dans un spectacle de musique? Ne serait-ce pas une bonne mesure pour connaître les moments forts, les moments touchants, les moments époustouflants… Une façon originale que de permettre aux “fans” et même aux organisateurs de voir ce que ressent en temps réel quelques élus dans la salle ? Ici, j’y vois plein de possibilités.

Je venais d’écrire que malheureusement je n’avais pas eu la chance de vivre l’expérience, car malgré mes nombreuses tentatives de la journée, je tombais continuellement sur un site qui me disait que Lucy se reposait! Le hasard faisant bien les choses au moment de publier ce billet, j’ai tenté une dernière fois d’aller sur le site du festival. Comble de bonheur, Lucy était bel et bien vivante. Deux cases dans le coin inférieur gauche permettent de voir concrètement la respiration de Lucy et par le nombre de battements minute, le pouls de celle-ci. À ce moment, on se croirait dans un hôpital! Par contre, toujours pas d’image si ce n’est un flou rouge qui représente certainement le flou qui sera appliqué au visuel de notre cobaye. Après quelques petits problèmes techniques, j’ai enfin pu admirer le tout dans sa splendeur. Un peu bizarre comme sensation au début surtout avec le son du battement de coeur, mais à la longue le sentiment y est. C’est exactement à ce moment qu’on ressent toute la folie de ce projet. Je n’ai qu’un mot à la bouche, WOW! Je vous invite à aller y jeter un coup d’oeil (aucun horaire étant affiché, je crois que Lucy est surtout en action en fin de soirée), ce qui vous permettra de voir l’art différemment. Bravo aux membres de l’équipe de Provokat et Elektra, c’est le genre de projet que je salue bien haut.

Et vous, allez-vous suivre Lucy dans ce festival? Si vous aviez la chance, aimeriez-vous tenter l’expérience comme cobaye? Est-ce que l’interprétation de l’art est trop personnelle pour bénéficier d’un tel projet?

P.-S. La prochaine fois que vous avez des idées tripantes de ce genre, j’embarque!

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